BRM 400 de Fleury-les-Aubrais (45) : 6-7 mai 2023
Encore un BRM 400km qui part l’après-midi pour obliger les participants à rouler toute la nuit, « entraînement pour le PBP et sa première nuit - théoriquement – blanche... Personnellement je préfère rouler la majeure partie de jour pour profiter des paysages au max – l’intérêt de la position couché – et, étant un gros dormeur, c’est toujours une épreuve que de me griller mon dodo !
Bref le départ est prévu à 15h pour un délai de 27h, direction le signal d’Ecouves, point culminant de la Normandie à 413m.
Bloqué 40’ sur l’A10, j’arrive au point de rdv au moment où le départ est donné... Mince, j’ai loupé Michel (H-Velix) en vélomobile que je ne connais pas encore et qui roulera ce 400km.
Je charge le biclou : salade de riz maison, jambon cru et mimolette, paquet de petit beurre pour la gourmandise... 1 petit kg qui ne rentre pas dans la sacoche, déjà prise par le mérinos de rechange, le leggins, la veste AFV chaude, les gants et la casquette en polaire, les chaussettes thermiques – pour ne pas avoir froid après minuit - , le maillot fin AFV pour la fin d’après-midi et la soirée, sans oublier la veste de pluie... car, la pluie est annoncée pour la nuit et le dimanche. Hormis 15’ de fine pluie, j’ai eu la chance de ne pas me prendre d’averses sur le rable : j’ai du passer juste après car les routes étaient bien humides sur les 270 derniers km !
Je pars 10’ après la troupe, cap nord-ouest pour une soixantaine de km en Beauce... Ce n’est pas le plus bel endroit pour le plaisir des yeux, mais en mai, c’est pas si pire : les colzas sont d’un jaune éclatant – qui fait oublier leur odeur désagréable ! – les orges, blés rivalisent de vert... Je guette les busards, qui nichant dans les céréales, prennent leurs quartiers ici, et admire leurs vols nonchalants au ras des parcelles... Les alouettes des champs gazouillent et quelques lièvres laissent dépasser le haut de leurs longues oreilles des champs de céréales. Le soleil est présent et chauffe juste comme il faut... le vent, et c’est heureux, est plutôt favorable... les jambes tournent bien et je suis surpris de rattraper et doubler quelques cyclos. Je pointe au km61 en même temps qu’un groupe dont beaucoup de têtes me sont familières : les mêmes que celles avec qui j’avais eu la chance de finir le 300km début avril.
La Beauce est terminée, place aux toboggans du sud du Perche : le jeu est de prendre le maximum d’élan, juste en accompagnant les pédales avec les jambes – on draine ainsi les excès d’acide lactique tout en maintenant la meilleure vitesse pour un effort nul, ce qui est bien plus reposant que de ne pas pédaler dans la descente ! -, pour monter ensuite le plus « légèrement » possible pour ne pas – trop – se fatiguer... Un tel relief en vélomobile doit être grisant ?
Le ciel devient de plus en plus chargé ; les premières gouttes me prennent avant La Ferte-Bernard (km 120) où je pointe, fais le plein des bidons et du bonhomme, enfile le leggins et le maillot AFV, repars avec la veste de pluie sur le dos que je retire 5’ après, car c’est l’étuve à la moindre côte, malgré la membrane G...ex respirante. Je cherche encore la tenue idéale pour rouler sous la pluie !
Je fais l’accordéon avec deux cyclos au gré des faux plats montants, ils me rattrapent... descendants, je les distance... Difficile de tenir une conversation ainsi !
Ce n’est qu’après Mamers que j’arriverai à échanger quelques mots avec un des deux cyclos – on a perdu l’autre en route ! – dans la raide montée vers le belvédère de Perseigne... Le soir tombe et il me dit que je suis son poisson-pilote, car il n’a pas de gps... Les routes sont campagnardes : il est plus rapide et tranquille de suivre la trace sur l’écran du gps que de sortir la carte papier ou le road-book à chaque croisement, sans avoir besoin de chausser les binocles ! Quoique !
Dans la griserie de la belle descente, à la faveur d’un chaos, mon vieux gps à la connectique capricieuse, s’est éteint. Le temps que je le rallume, que le signal satellite soit récupéré, plus de trace sur l’écran... Je m’inquiète mais rattrapant deux cyclos, je leur demande si on est bien sur la trace du 400... ce qu’ils me confirment... Ne voyant toujours pas ma trace réapparaître sur l’écran, je pose la question qui tue : vous êtes bien sur le 400km de Fleury-les-Aubrais ? Non, sur celui d’Andrésy !... Oups ! On est bon pour un détour par Alençon - +8km ds la musette, mais comme disait avec humour mon compagnon d’infortune : « quand on aime, on ne compte pas ! » - et un guidage momentané avec Maps pour retrouver la trace avant la montée au point culminant du parcours.
De jour, la forêt doit être belle mais, malgré une lune quasi pleine, le plafond nuageux est tel que la nuit est très noire. Je vois juste briller deux puissants phares rouges un peu plus loin : ce sont ceux du vélomobile que je double juste avant d’arriver au signal d’Ecouves et qui déjà filent bien trop vite dans la descente pour que je puisse, même en rêve, les suivre ! Nous continuons avec le cyclo jusqu’au contrôle de mi-parcours – il est minuit pile - où l’organisateur proposait un ravito de grande classe : soupe de légumes maison, saucisses sèches, rillettes, fromages, salade de fruits, café, eau avec bulles, sodas... Whaouh ! Un énorme merci aux bénévoles ! J’y fais la connaissance de Michel/H-Velix et il est bien agréable de mettre un visage sur un pseudo de forum et de partager quelques impressions.
Les meilleures choses ayant une faim.. euh, une fin, il est temps de repartir biclouner... seul car le cyclo qui m’a accompagné, préfère attendre des collègues pour rouler en groupe... et ne pas se perdre ? Hihihi...
La nuit est là, enveloppante , humide avec quelques mini nappes de brouillard façon clins d’œil... Hormis le bruit des roues qui tournent sur l’asphalte détrempé, seuls les bruits de la nuit sauvage troublent ma roulade solitaire : merveilleux rossignols sonores et mélodieux, miaulements de chevèche et hululements de hulotte... Plusieurs fois je crois entendre des engoulevents à moins que ce ne soient des courtillières ?
Le parcours emprunte de la toute petite route de campagne, bien étroite, sans marquages central ou latéral : il faut rester concentré et prudent !... J’ai failli percuter un renard qui a traversé juste devant ma roue... Comme souvent lors de roulade nocturne et bucolique, on croise renards, chats, lapins ou lièvres...
Je passe devant la belle église de Sées et file vers Mortagne-au-Perche où je pointe à 2h47 en faisant une photo du vélo devant le panneau d’entrée... Après Mortagne et jusqu’à Rémalard en Perche, quelques longs faux plats très roulants sur une route bien large permettent d’oublier que le Perche est très casse-pattes ! Le rappel à l’ordre ne tarde pas et les raidards se succèdent jusqu’à La Croix du Perche... Je suis souvent à la peine et fait quelques hectomètres en poussant le vélo sur les plus fortes pentes pour ne pas me griller...
Je commence à ressentir une lassitude certaine voire une certaine fatigue : faut quand même être c.. pour être sur un vélo plutôt que dans son lit à ces heures si matinales !!! En plus, je n’ai rien pu avaler depuis le ravito festoyeux, car je redécouvre avec déplaisir des sensations bizarres au fond de la gorge, comme une gêne à déglutir ou une impossibilité à roter... Bref rien ne passe ni ne sort, hormis l’eau des bidons ! Sont-ce des brûlures liées à un reflux gastrique dû à la position couchée, au grand verre de café pris au ravito ?
Le Perche est derrière, j’arrive à Brou : il est 5h50... J’avise un paillasson devant une porte sous un mini porche et malgré le concert des oiseaux qui démarre pour fêter le lever du jour prochain, je m’y allonge pour une sieste salvatrice en gardant le casque qui me cale la tête... 20’ plus tard mon réveil sonne, j’émerge un peu frissonnant... réussi, non sans mal, à avaler deux cuillères à café de salade de riz et il faut se remettre en route.
La Beauce, au petit matin sous un ciel gris, avec un léger vent de côté, c’est bougrement monotone... Les rares villages se succèdent uniformes et je finis par trouver un cimetière pour remplir mes bidons vides. A Chevilly, au nord d’Orléans, le parcours passe sous les restes en béton de l’essai de train électro-magnétique des années 70 – décor du film de Lounni Banners « Les premiers, les derniers » que j’adore – puis ce sera la forêt d’Orléans sur une route pleine de rustines, d’emplâtres, de nids de poules - pensées compatissantes pour les fessiers des vélos droits après 400km de selle ! - ... puis Fleury-les-Aubrais, où les bénévoles accueillent chaleureusement les participants. Merci encore à eux !
Pour les stats de Papy Volant : 414km pour 18h30 de roulade, dont 2 heures d’arrêt divers.
Epilogue : Retour à Blois en totomobile dans la foulée, repas frugal et mou pour cause de lésion type ulcère-brûlure sur la luette, 2 fois 20’ de sieste et coucher tôt le soir. Les jambes ne sont pas douloureuses le lendemain mais la gorge pique encore... Va falloir trouver une solution à cet inconfort pour le futur brm 600...
BRM 300km de Fleury les Aubrais (45) : dimanche 2 avril 2023
https://www.cjf-cyclo-marche-fleury.fr/index.php/brevets-preparation-pbp/1488-parcours-brm-300-2023
https://www.openrunner.com/route-details/15605050
Acte 1 : ça démarre tranquille.
Dodo sur le parking, ; contrôle des éclairages et des chasubles à partir de 3h30 ; lâcher des fauves à 4h : je suis le seul couchiste de la meute. Les premiers filent déjà bon train ; rares sont les cyclos qui s'arrêtent aux feux rouges de l'agglomération orléanaise encore endormie en cette fin de nuit !
Dès la sortie de celle-ci, nous sommes en Sologne.
La nuit n'est pas trop humide, la lune montante et on aperçoit quelques étoiles briller. Je guette les oiseaux de nuit et surveille les bas-côtés ...
En Sologne la nuit, le risque de croiser sangliers, lièvres ou biches est plus grand que de croiser ou se faire doubler par une auto !
7h : Romorantin (km 79) : je pointe et achète un flan (pensée pour Loup-Cervier), seule denrée disponible à cet instant.
Les oiseaux ont fêté le lever du soleil (ai entendu mon premier Rouge-Queue à Front Blanc de l’année, migrateur tout juste arrivé d’Afrique : yesss !) et le parcours dans les côteaux du Cher ondule sans grosse difficulté. Le ciel s’est malheureusement engrisé et dès le km 120, un fin crachin nous brumise.
Acte 2 : le casse-pattes commence. Le Pays Fort, aux confins de la Sologne et les collines du Sancerrois ne sont que succession de belles
bosses qui mettent à la peine mon moteur de 4L... Après la longue montée vers Henrichemont, je suis contraint à la pause au milieu des bois : le moteur chauffe et n’avance plus ! Le flan avalé, un coup de manivelle et le moteur redémarre, ragaillardi, pour affronter l’adversité jusqu’à Sancerre (km 190) :pointage en haut de la colline dans un bistrot avec un bon groupe de cyclos, juste arrivés.
Acte 3 : « le vent, c’est dans la tête ! ».
Le retour sur Fleury-les-Aubrais emprunte le lit majeur de la Loire vers le Nord et la seule difficulté sera un fort vent de face. Je roule seul jusqu'après Gien, jusqu'à ce qu'un groupe de cyclos droits, emmenés royalement par deux Ablisiens, me rattrape et m'invite à faire un tour de manège (km 245). Je reconnais la locomotive qui tire tous les wagons : il s'agit de Marco, le copain de Cyrano. Ces derniers 60 km passent comme une fleur : hormis l'attention nécessaire pour ne pas frotter aux autres cyclos, bien au chaud (en plus le crachin s'est enfin arrêté) dans les wagons, l'allure est plus rapide et l'effort n'a rien à voir avec celui à fournir seul couché ! Par contre, pour profiter du paysage, c'est pas le
top...!
Merci encore à Marco et à son pote Thierry, un grand gaillard taillé comme une armoire normande, qui auront ramené tout ce groupe à Fleury pour 18h, sans jamais demander à être relayés ! Deux vrais costauds !
Pour les stats de Papy-Volant :
La 4L = 57,5 ans
306,60km. 13h roulées et 1h d’arrêts divers.
100g de fruits secs mélangés, un flan et 10 biscuits Petit-Beurre + un perrier menthe + 1,5 l eau plate.